RAE L'ARGENTINE VERS LE MONDE

Le pape canonisera Mama Antula, la première sainte argentine

Le 11 février, le pape François canonisera la bienheureuse Maria Antonia de Paz y Figueroa, connue sous le nom de Mama Antula, qui deviendra la première sainte argentine. La cérémonie aura lieu dans la basilique Saint-Pierre à la suite de l'approbation, à la fin de l'année dernière, d'un miracle attribué à son intercession.
Mama Antula, comme l'appellent ses fidèles, avait été béatifiée en 2016 dans la province de Santiago del Estero, dont elle était originaire.
Cela s'est produit après que le pape a autorisé la publication d'un miracle pour la guérison d'une religieuse des Filles du Divin Sauveur, qui avait recouvré la santé en 1904 grâce à l'intercession de la fondatrice et mère spirituelle de cette congrégation.
María Antonia de Paz y Figueroa est née à Silipica, Santiago del Estero, dans le nord-ouest argentin, en 1739. Elle avait une connaissance approfondie de l'œuvre des Jésuites.
Après l'expulsion de la congrégation du pays, Mama Antula s'est rendue en pèlerinage dans les régions pauvres du nord-ouest de l'Argentine pour promouvoir des exercices spirituels.
En moins de dix ans, elle est parvenue à rencontrer des centaines de personnes et à parcourir 7 000 kilomètres d'une manière particulière : à pied, pieds nus et en demandant l'aumône pour fonder un foyer d'accueil.
À l'époque, les femmes étaient contraintes de se marier ou de prononcer des vœux religieux, elles ne savaient ni lire ni écrire, et encore moins sortir dans le monde sans la compagnie d'un homme.
Mama Antula (c'est ainsi que le peuple l'appelait en quechua, c'est-à-dire Mama Antibia) défia les conventions de son temps et partit en pèlerinage à travers l'actuel territoire du nord-ouest argentin, qui faisait alors partie de la vice-royauté du Pérou.
À son arrivée à Buenos Aires, elle est maltraitée en raison du conflit entre le roi Carlos III et les jésuites. Mais sa renommée de « femme sage » lui permet de dépasser les frontières. Ses lettres ont été traduites (au XVIIIe siècle) en italien et en français. La maison historique des exercices spirituels de la ville de Buenos Aires témoigne de son action à l'époque de la colonie espagnole sur ces terres.